littérature

Publié le par Centre Gay et Lesbien de Nîmes

Le Corydon d’André Gide

En 1911, André Gide (1869-1951) publie Corydon de manière anonyme. Pour la première fois dans l’histoire de la littérature française, un auteur fait nommément l’apologie de l’amour entre hommes. S’appuyant sur des exemples scientifiques, il retrace l’amour grec et condamne l’hétérosexualité dominante: « Dans nos mœurs, tout prédestine un sexe vers l’autre, tout enseigne l’hétérosexualité, tout y provoque: théâtre, livre, journal ». Treize ans plus tard, en 1924, il réédite son ouvrage, en le signant cette fois de son nom. C’est le scandale: son oeuvre est jugée démoniaque, et tenue pour responsable de la dégradation des mœurs. En 1926, il reconnaît être l’auteur de Si le grain ne meurt, livre dans lequel il décrit sa première relation homosexuelle en Afrique du Nord. Marié par convention à une femme qu’il n’aimait pas, Gide se liera en 1915 avec Marc Allégret (1900-1973), alors âgé de quinze ans. Plus tard, Allégret fera débuter Alain Delon et Jean-Paul Belmondo à l’écran, et signera quelques monuments du cinéma français (Entrée des artistes, avec Louis Jouvet, 1938; Sois belle et tais-toi, et Un drôle de dimanche, 1958).

 

L’amour de Gide se caractérise par sa pédérastie. Il déteste les « invertis » adultes et les couples formés d’un « Jules et d’une folle ». Toute sa vie, il aura des relations avec de jeunes prostitués. Malgré des mœurs qui font scandale, André Gide reçoit le Prix Nobel de Littérature en 1947, quatre ans avant sa mort.

 


Publié dans Arts et Littérature

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